Personnages du Coran et de la Bible

Moïse (deuxième partie)

Notre dernière étude s’est portée sur l’un des plus grands hommes de Dieu qui aient jamais vécu : Moïse, que les musulmans connaissent sous le nom de Moussa. Sa vie se divise naturellement en trois périodes de quarante ans chacune : quarante ans dans la cour royale comme fils adoptif de la fille du Pharaon, roi d’Égypte ; quarante ans comme berger dans le désert de Madian, où il avait fui après avoir tué un Égyptien qui maltraitait un Israélite ; et quarante ans à la tête du peuple d’Israël. En effet, lorsque Moïse était encore dans le désert, le Dieu de ses ancêtres lui apparut et lui donna la mission de faire sortir le peuple d’Israël de l’esclavage dans laquelle il était tenu en Égypte. Après une série de dix fléaux que Dieu fit venir sur les Égyptiens, le Pharaon se vit contraint de les laisser partir. C’est là où nous avons marqué une pause dans l’histoire de Moïse. Dans l’étude actuelle, nous essayerons de terminer notre résumé de l’œuvre de ce serviteur de Dieu.

La traversée de la mer Rouge

Lorsque le Pharaon dit que les Israélites devaient quitter son pays, ils se mirent en route en bon ordre au nombre de plus de six cent mille hommes, sans compter les femmes, les enfants et les vieillards. Dieu ne leur fit pas prendre le chemin le plus direct pour aller vers le Canaan ; il les fit prendre plutôt un chemin détourné qui, à travers le désert, se dirigeait vers la mer Rouge. Entretemps, « lorsqu’on annonça au Pharaon et à ses ministres que les Israélites n’étaient plus là, ils changèrent d’idée à leur sujet et se dirent : “Qu’avons-nous fait là? Pourquoi avons-nous laissé les Israélites s’en aller, au lieu de les garder comme esclaves ?” » (Exode 14.5). Pensant que les Israélites s’étaient trompés de chemin et erraient tout affolés, prisonniers du désert, il fit atteler son char et partit à leur poursuite avec son armée et tous les chars d’Égypte. Lorsque les Israélites virent que Pharaon et son armée les poursuivaient et arrivaient déjà, ils eurent très peur, coincés entre la mer d’un côté et l’armée égyptienne de l’autre. Mais Dieu dit à Moïse de prendre son bâton et de l’étendre au-dessus de la mer ; le Seigneur fit souffler un fort vent pour refouler la mer et la mettre à sec. Les eaux se séparèrent, et les Israélites traversèrent la mer à pied sec : de chaque côté d’eux, l’eau formait comme une muraille. Les Égyptiens les poursuivirent, mais lorsque les Israélites avaient fini de traverser la mer, Dieu fit revenir les eaux à leur place habituelle, et noya ainsi toute cette armée. Les Israélites, se trouvant hors du territoire égyptien et délivrés complètement des mains de leur ennemi, éclatèrent en louanges à Dieu. Cette traversée des eaux de la mer Rouge rappelle aux chrétiens les eaux du baptême. Lorsqu’un croyant pénitent ressort de l’eau de son baptême, sa délivrance du péché devient effective et il se réjouit de ce qu’il n’est plus de ce monde qui est sous le jugement de Dieu.

La loi donnée au Sinaï (La Torah)

Les Israélites, conduits par Moïse, quittèrent la mer Rouge et s’avança dans le désert. À chaque fois qu’ils rencontrèrent une difficulté ou une épreuve, ils oublièrent la puissance et la faveur que Dieu leur avait témoignées, et ils commencèrent à se plaindre amèrement. Mais Dieu se montrait toujours capable de pourvoir à leurs besoins, fournissant, même au milieu du désert, de la nourriture et de l’eau à cette nation de plus de deux millions de personnes.

Après trois mois, ils arrivèrent près du mont Sinaï. Ce fut à cet endroit que Dieu fit une alliance formelle avec Israël : il leur promit protection et bénédictions de toutes sortes, et il leur exigea l’obéissance aux commandements qu’il leur donnerait. Dieu dit à Moïse de monter sur la montagne, pendant que le peuple attendait en bas. Dieu transmit tout un ensemble de lois que les Israélites devaient respecter, la Torah. La Torah est mentionnée une vingtaine de fois dans le Coran, qui reconnaît à maintes reprises son authenticité. Le Coran dit, par exemple, dans la troisième Sourate : « Il (Allah) a fait descendre sur toi le Livre avec la vérité, confirmant les Livres descendus avant lui. Et il fit descendre la Torah et l’Évangile auparavant, en tant que guide pour les gens. » (3:3,4). Dans un autre passage, Allah dit à Mohamed au sujet des Juifs : « Comment te demanderaient-ils d’être leur juge quand ils ont avec eux la Torah dans laquelle se trouve le jugement d’Allah ? » (5:43).

Lorsque Dieu donnait la loi à Moïse, Il écrivit lui-même dix commandements, une sorte de résumé des centaines d’autres, sur des tables de pierre. En voici la liste :

  1. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
  2. Tu ne te fabriqueras aucune idole, tu ne t’inclineras pas devant elles.
  3. Tu ne prononceras pas mon nom de manière abusive.
  4. N’oublie jamais de me consacrer le jour du sabbat.
  5. Respecte ton père et ta mère.
  6. Tu ne commettras pas de meurtre.
  7. Tu ne commettras pas d’adultère.
  8. Tu ne commettras pas de vol.
  9. Tu ne prononceras pas de faux témoignage contre ton prochain.
  10. Tu ne convoiteras rien de ce qui appartient à ton prochain.

Il y avait, bien sûr, beaucoup d’autres lois, y compris des commandements concernant la manière dont les Israélites devaient s’approcher de Dieu pour l’adorer. Mais les tables de pierre avec ces dix commandements étaient le symbole de l’alliance toute entière que Dieu faisait avec la nation. Cette alliance devait gouverner les relations entre Dieu et le peuple d’Israël jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par une nouvelle alliance que Dieu offrirait à toutes les nations. La Bible dit en Hébreux 8.6 : « Mais maintenant, Jésus a été chargé d’un service bien supérieur au leur (c’est-à-dire au service des prêtres sous la loi de Moïse), car il est l’intermédiaire d’une alliance bien meilleure, fondée sur de meilleures promesses. »

Sa désobéissance

Après avoir reçu la loi de Dieu, le peuple fut conduit vers la frontière du pays de Canaan. Mais par manque de foi, les Israélites se rebellèrent et ne voulurent pas entrer dans le pays pour en prendre possession. Malgré les promesses de Dieu et les nombreuses démonstrations de sa grande puissance, son peuple avait peur des habitants du pays. L’Éternel jura donc que cette génération mourrait dans le désert et que ce serait à leurs enfants qu’il donnerait le pays promis. C’est ainsi que ceux qui étaient adultes lors de la sortie de l’Égypte furent condamnés à errer dans le désert pendant quarante ans, jusqu’à ce qu’ils soient tous morts et que la génération suivante soit prête à faire la conquête de Canaan. Moïse continua donc de conduire Israël jusqu’à sa mort.

Pendant tout ce temps, Moïse se montra fidèle envers Dieu et patient envers un peuple obstiné et rebelle. A de nombreuses reprises Dieu se fâcha contre les Israélites à cause de leurs murmures, leurs rébellions et leur manque de confiance en lui, et il exprima l’intention de les détruire totalement. Mais Moïse ne manquait pas d’intercéder en faveur du peuple et de demander à Dieu de les pardonner. Il avait de grandes qualités, et il méritait bien l’honneur qui lui est accordé dans la parole de Dieu. Mais comme nous l’avons vu, la Bible ne cache pas les défauts des personnages qu’elle décrit. Comme tout autre être humain, Moïse avait ses faiblesses ; comme nous il commit des fautes et en subit des conséquences.

Le cas le plus remarquable est relaté dans le livre de Nombres, chapitre 20. Les Israélites étaient arrivés dans un autre endroit où il n’y avait pas d’eau. Au lieu de prier humblement le Seigneur de les aider, ils cherchèrent querelle à Moïse et l’accusèrent injustement de vouloir les faire mourir de soif. Alors le Seigneur dit à Moïse :

« “Prends ton bâton, puis, avec ton frère Aaron, rassemble les Israélites. Sous leurs yeux, vous vous adresserez à ce rocher, là-bas, et il donnera de l’eau ; oui, tu feras jaillir de l’eau de ce rocher, pour donner à boire aux Israélites et à leurs troupeaux !…

Aaron et Moïse convoquèrent la communauté devant le rocher désigné, et leur dirent : “Écoutez donc, vous les rebelles ! Est-ce de ce rocher que nous vous ferons sortir de l’eau ?”

Puis Moïse leva la main et frappa deux fois le rocher avec sa verge. Il sortit de l’eau en abondance. L’assemblée but, et le bétail aussi. Alors l’Éternel dit à Moïse et à Aaron : “Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne.” »

Nous voyons que Moïse commit une double faute à cette occasion : 1) Dieu lui avait dit de parler au rocher pour qu’il donne de l’eau, mais Moïse frappa le rocher avec son bâton – il n’obéit pas à l’ordre que Dieu avait donné ; 2) en plus, Moïse ne donna pas à Dieu la gloire pour ce miracle ; son frère et lui employèrent un langage qui suggérait que c’était eux (plutôt que Dieu) qui donnaient au peuple de l’eau du rocher. Pour Dieu, ils n’ont pas cru en lui, car la vraie foi en Dieu sous-entend l’obéissance, même dans les détails. À cause de cette désobéissance, Moïse et Aaron n’ont pas eu le privilège de mettre pied dans le pays de Canaan que Dieu avait promis. Ils sont morts avant que la conquête du pays ne commence.

Les musulmans sont parfois choqués ou offensés d’entendre de telles choses au sujet des prophètes de Dieu. Mais les prophètes, malgré leurs vertus, étaient des êtres humains, des hommes pécheurs. Dans plusieurs passages le Coran attribue du péché même à Mohamed. Dans la Sourate 40, par exemple, Allah lui dit : « Nous avons apporté à Moïse la guidée, et fait hériter aux Enfants d’Israël, le Livre, une guidée et un rappel aux gens doués d’intelligence. Endure donc, car la promesse d’Allah est vérité, implore le pardon pour ton péché et célèbre la gloire et la louange de ton Seigneur soir et matin » (40:53-55).

Conclusion

Pourquoi la Bible nous raconte-t-elle non seulement les actes de courage et de fidélité mais aussi les échecs et les péchés ? Certes, on pourrait dire que Dieu ne fait pas de favoritisme et le récit de sa parole est à 100 pour cent digne de confiance parce qu’il ne déforme pas l’histoire pour protéger la réputation de certains individus. Il ne cache pas la vérité. Mais on pourrait aussi dire que Dieu nous donne l’occasion de tirer des leçons des erreurs des autres afin que nous ne fassions pas de choses pareilles. C’est ce que nous lisons en 1 Corinthiens 10.11,12 : « Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! » Nous devons être humbles et vigilants, car l’homme n’est jamais totalement à l’abri de la tentation et la faiblesse. Imitons les grands hommes de Dieu comme Moïse là où ils ont fait la volonté de Dieu, et sachons éviter les erreurs.

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