Personnages du Coran et de la Bible

Jésus-Christ (cinquième partie)

Dans notre dernière étude, nous avons fait remarquer que le Coran aussi bien que la Bible emploie le terme « Messie » en parlant de Jésus de Nazareth, le fils de Marie. « Messie » vient d’un mot hébreu qui signifie « celui qui est oint ». « Christ » vient d’un mot grec qui signifie la même chose. Plusieurs serviteurs de Dieu sont appelés « prophète », mais Jésus seul est désigné comme étant le Messie.

Sa mission

Quelle était donc la mission du Messie, celui dont la venue avait été annoncée par Dieu des siècles avant sa naissance ? Nous avons déjà vu que le Christ, comme d’autres prophètes, est venu pour faire connaître la vérité à propos de Dieu et de sa volonté. Nous avons vu également que le ministère de Jésus a signalé un changement important dans les relations entre Dieu et les hommes, car Jésus est venu « accomplir » la loi de Moïse et les prophètes. Les prophéties et les symboles de l’Ancien Testament ont été réalisés en lui ; c’étaient des ombres qui devaient céder la place à la réalité. Jésus dit aux Juifs : « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5.39). Mais la mission du Messie ne s’arrête pas là.

Venir pour un jugement

Nous disons souvent que Jésus est venu pour bénir les hommes, et cela est vrai. Il dit en Jean 10.10 : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et l’aient en abondance. » Mais Jésus nous surprend avec les mots suivants :

« Je suis venu dans ce monde pour qu’un jugement ait lieu : pour que les aveugles voient et pour que ceux qui voient deviennent aveugles. Quelques-uns des Pharisiens, qui se trouvaient avec lui, entendirent ces paroles et lui demandèrent : – Sommes-nous des aveugles, nous aussi ? Jésus leur répondit : – si vous étiez aveugles, vous ne seriez pas coupables ; mais comme vous dites : “Nous voyons”, vous restez coupables. » (Jean 9.39-41)

Ceux qui font profession [de savoir et] de connaître Jésus, et qui n’attachent aucune importance à ses enseignements et ses avertissements parce qu’ils ont déjà décidé de ce qu’ils veulent croire, ceux-là sont les vrais aveugles. Ceux, au contraire, qui cherchent, ceux qui souffrent de ne pas connaître le vrai sens de leur vie et de n’avoir aucune espérance valable, ceux qui confessent leur ignorance, ceux-là sont prêts à recevoir la vraie lumière. Par la venue du Christ dans le monde, un discernement s’opère entre les hommes – en fait, un renversement des rôles. Ce sont trop souvent les chefs religieux – des hommes très respectés comme les Pharisiens l’étaient – ce sont eux qui refusent d’examiner objectivement les paroles et la vie de Jésus ; ils se privent ainsi des bénédictions qu’il apporte et se trouvent condamnés à cause d’un aveuglement volontaire et farouchement entretenu.

Pour sauver les pécheurs

Mais un aspect de la mission du Messie est mentionné plus que tous les autres. En Luc 19 Jésus répondait aux critiques de ceux qui l’accusaient pour avoir accepté l’hospitalité de Zachée, un publicain que tout le monde reconnaissait comme un homme pécheur. Jésus dit au verset 10 : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » Cela s’accorde bien avec ce que l’ange avait au sujet de Jésus avant sa naissance : « Tu lui donneras le nom de Jésus ; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Matthieu 1.21).

Mais de quelle manière le Messie prophétisé devait-il accomplir cette mission ? Le prophète Ésaïe l’avait annoncé sept siècles avant l’arrivée du Christ :

« Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait aucun cas de lui. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous… On l’a enterré avec des criminels, dans la mort on l’a mis avec les riches, bien qu’il n’ait pas commis de violence ni pratiqué la fraude. Mais le Seigneur approuve son serviteur accablé, et il a rétabli celui qui avait offert sa vie à la place des autres. » (Ésaïe 53.3-6,9,10)

Jésus comprenait bien que cette prophétie, comme les autres, parlait de lui. Il dit en Matthieu 20.28 : « Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » Jésus comprenait également de quelle manière il donnerait sa vie. Dans l’Évangile selon Luc nous lisons :

« Jésus prit les douze auprès de lui, et leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes s’accomplira. Car il sera livré aux païens ; on se moquera de lui, on l’outragera, on crachera sur lui, et, après l’avoir battu de verges, on le fera mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. » (Luc 18.31-33)

Mais savoir de quelle manière il devait mourir n’a pas rendu la chose facile. Quand le moment de son arrestation était tout proche, Jésus dit : « Maintenant mon cœur est troublé. Et que dirai-je ? Dirai-je : Père, délivre-moi de ce qui va arriver en cette heure ? Mais c’est pour cela que je suis venu, pour passer par cette heure de souffrance. Père donne gloire à ton nom ! » (Jean 12.27,28). Jésus n’est pas venu juste pour prêcher. Il est venu avant tout pour mourir, et mourir d’une mort horriblement douloureuse. Mais loin d’être une mort inutile, elle fut le moyen choisi par Dieu pour enlever les péchés de ceux qui croiraient en lui.

L’importance de ce qu’on croit au sujet de Jésus

Dans ces dernières études nous avons vu que parmi tous les personnages qui sont mentionnés dans le Coran aussi bien que dans la Bible, plusieurs choses mettent Jésus à part et le distinguent nettement de tous les autres envoyés de Dieu. Sa venue fut soigneusement préparée pendant des millénaires et annoncée en grand détail par les prophètes qui l’ont précédé. Il a mené une vie sans aucun péché ; la sainteté de vie est certainement une qualité des autres prophètes, du moins après qu’ils reçoivent leur appel de la part de Dieu. Mais aucun autre homme de Dieu n’est présenté dans les Écritures comme ayant vécu toute sa vie sur terre sans jamais commettre de péché. Jésus est unique aussi dans le fait qu’il prétendait avoir existé consciemment bien avant sa naissance en tant qu’être humain. Il dit qu’il avait connu Abraham qui l’avait précédé sur la terre de presque deux mille ans ! À ces paroles choquantes il faut ajouter sa prétention d’avoir le pouvoir de pardonner les péchés. Pour appuyer ses paroles Jésus faisait des miracles de tout genre, attestés par le Coran aussi bien que par l’Évangile. À ces prodiges s’ajoute un miracle par excellence : tout comme il l’avait promis, Jésus est ressuscité d’entre les morts, miracle qu’aucun autre prophète n’a réalisé. En plus de toutes ces choses extraordinaires, nous reconnaissons que la Bible et le Coran lui attribuent un titre très, très spécial : il était le Messie, celui qui fut oint de Dieu et qui avait pour mission le salut des hommes pécheurs.

Ayant vu tous ces faits, nous devons souligner la nécessité absolue de tirer la conclusion correcte concernant l’identité de Jésus. C’est Jésus lui-même qui a insisté dessus. Dans l’Évangile de Jean 8.23,24 il dit : « Vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés ; car si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés. » En fait, tout au long de l’Évangile de Jean, Jésus dit clairement que si l’on veut avoir la vie, il faut venir à lui (Jean 5.40). Il emploie plusieurs images pour communiquer cette réalité. En Jean 6.47-51 il dit :

« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai pour la vie du monde, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. »

Au chapitre 7.37,38 Jésus s’écria : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. » En Jean 11 Jésus s’apprête à ressusciter son ami Lazare, et il parle avec Marthe, la sœur du défunt. Au cours de leur entretien « Jésus lui dit ; Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort » (Jean 11.25). Plus loin, au chapitre 14.6 il répond à une question de son apôtre, Thomas. Il lui dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. »

Jésus parla, bien sûr, de la foi en Dieu, mais aucun autre prophète n’a insisté comme lui sur sa propre personne et la nécessité de croire en lui. Jésus osait dire que la destinée éternelle de chacun de nous dépend de la conclusion que nous tirons en ce qui concerne son identité et de notre foi en lui. Ne serait-il pas bien plus qu’un prophète ? Peut-être que le plus grand danger pour nous, que nous soyons des lecteurs de la Bible ou du Coran, serait d’adopter l’attitude des habitants de Nazareth. Quand Jésus, après avoir commencé son ministère, se rendit dans la ville où il avait grandi, les gens étaient étonnés. Ils disaient :

« D’où a-t-il cette sagesse ? Comment peut-il accomplir ces miracles ? N’est-ce pas le fils du charpentier ? Marie n’est-elle pas sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses frères ? Et ses sœurs ne vivent-elles pas toutes parmi nous ? D’où a-t-il donc ce pouvoir ? Et cela les empêchait de croire en lui…. Jésus n’accomplit là que peu de miracles à cause de leur manque de foi. » (Matthieu 13.54-58)

Ces gens pensaient connaître déjà qui était Jésus. Mais leur conception de lui était bien trop limitée. Ils n’ont pas découvert sa vraie identité, parce qu’ils avaient trop d’idées préconçues à son égard. Leurs préjugés les ont empêchés de profiter de ce que Jésus aurait fait pour eux.

Selon la Sourate 3 – Al-Imram : « Allah dit : “O Jésus, je te ferai subir la mort, je t’élèverai à moi, je te délivre des infidèles et ceux qui te suivront seront au-dessus de ceux qui ne te croient pas jusqu’au jour de la résurrection” » (aya 55). De tous les personnages bibliques que nous retrouvons dans les pages du Coran, aucun n’est plus important que Jésus, le Christ. Si vous ne l’avez pas déjà fait, procurez-vous une copie de l’Évangile et découvrez ce Jésus.

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