Personnages du Coran et de la Bible

David (deuxième partie)

Notre dernière étude a introduit un autre personnage de la Bible qui est mentionné aussi dans le Coran et qui est donc connu des musulmans : David, ou Daouda. L’étude s’est terminée par le combat du jeune David avec Goliath, le géant philistin qui avait défié l’armée d’Israël pendant quarante jours. Après la victoire de David, les femmes israélites avaient chanté pour le célébrer ; mais leurs louanges pour David étaient plus généreuses que celles qu’elles ont chantées à l’honneur du roi Saül (Talout). Alors ce dernier, qui avait déjà été rejeté par Dieu à cause de sa désobéissance, fut rempli de jalousie et craignait que David prenne sa place sur le trône d’Israël. Il a donc décidé de faire mourir son rival.

David comme fugitif

Dans un premier temps Saül tenta des moyens de tuer David sans que ce soit évident qu’il avait voulu sa mort. Mais finalement il se mit à traiter ouvertement David comme son ennemi. Bien qu’il n’ait commis aucun crime, David fut contraint de fuir la présence du roi et de se réfugier là où il le pouvait, tantôt dans des cavernes dans le désert de Juda, tantôt chez les peuples voisins, tels que les Moabites ou les Philistins. Les frères et autres proches de David allèrent le rejoindre. « De plus, des gens en difficulté, des endettés, des mécontents, en tout quatre cents personnes environ, se rassemblèrent auprès de lui. Il devint leur chef » (1 Samuel 22.2).

Saül, pour sa part, poursuivait David partout. Chaque fois qu’il entendait que David se trouvait dans tel ou tel endroit, il partait avec ses soldats pour l’arrêter ou le tuer. Il traitait en ennemis tous ceux qui aidaient David de quelque manière que ce soit, même s’ils ne se rendaient pas compte que David n’avait plus la faveur du roi. C’est ainsi que Saül a même fait massacrer quatre-vingt-cinq prêtres de Dieu parce que, selon lui, ils avaient aidé David à s’échapper (1 Samuel 22).

Jonathan, le fils de Saül, était celui qui avait le plus à perdre si David survivait, car David et non Jonathan était sûr de succéder à Saül comme roi. Mais Jonathan, bien qu’il soit lui-même un soldat courageux, un homme respecté du peuple et capable de les conduire, aimait David de manière désintéressée. Il savait que David n’avait rien fait qui mérite la mort, et il acceptait la décision de Dieu que David serait le roi d’Israël. Au lieu d’être jaloux, il se réjouissait pour son ami et cherchait à le protéger des attaques injustes de son père.

Pendant cette période difficile de la vie de David, il continuait de mettre sa confiance en Dieu. Il a écrit plusieurs des Psaumes (Zabour) dans lesquels il exprime son besoin de la protection et Dieu, il loue le Tout-Puissant pour sa fidélité, et il remet le jugement de ses ennemis entre les mains de l’Omniscient. À travers ces épreuves, Dieu a sûrement préparé David davantage pour qu’il conduise dignement le peuple d’Israël, mais il a aussi manifesté les bons aspects du caractère de David.

David refuse de tuer son ennemi

Un jour Saül

« …apprit que David était dans la région désertique d’En-Guédi. Il rassembla trois mille hommes choisis dans l’armée d’Israël et partit à la recherche de David et de ses compagnons… En passant près des parcs à moutons qui bordaient la route, Saül vit une caverne et y entra pour satisfaire un besoin naturel. Or David était caché au fond de cette caverne avec ses compagnons. Ceux-ci lui chuchotèrent : “Voici le moment annoncé par le Seigneur lorsqu’il t’a dit : ‘Un jour je te livrerai ton ennemi pour que tu le traites comme il te plaira.’” Alors David s’avança et coupa discrètement un pan du manteau de Saül. Mais dès qu’il eut fait cela, son cœur se mit à battre très fort. Il dit à ses compagnons : “Que le Seigneur me préserve d’attenter à la vie de mon maître, comme vous le suggérez ! En effet, c’est le Seigneur lui-même qui l’a choisi comme roi.” Par ces paroles, David réussit à empêcher ses compagnons d’attaquer Saül.

Saül quitta la caverne et reprit la route. David sortit peu après lui et cria : “Majesté, Majesté !” Saül se retourna pour regarder. David s’inclina respectueusement jusqu’à terre, puis lui demanda : “Pourquoi écoutes-tu ceux qui prétendent que je cherche à te nuire ? Tu peux constater qu’aujourd’hui même le Seigneur t’avait livré en mon pouvoir dans cette caverne. On me conseillait de te tuer, mais je t’ai épargné. Je n’ai pas voulu attenter à ta vie, car c’est le Seigneur qui t’a choisi comme roi. Regarde, ô mon roi, regarde ce que je tiens : un pan de ton manteau ! Je n’ai fait que couper le pan de ton manteau et je ne t’ai pas tué. Tu vois donc bien que je n’ai pas l’intention de te nuire ou de me révolter contre toi. Tu vois que je n’ai commis aucune faute contre toi. C’est toi qui me poursuis pour m’ôter la vie. Que le Seigneur soit l’arbitre entre nous deux ; qu’il te punisse du mal que tu m’as fait, mais moi-même je ne te ferai rien…”

Lorsque David eut achevé de parler, Saül… pleura abondamment. Puis il reprit : “C’est toi qui as raison et moi qui ai tort. Tu m’as fait du bien alors que je t’ai fait du mal. Tu m’as révélé aujourd’hui ta bonté pour moi. Le Seigneur m’avait en effet livré en ton pouvoir, mais tu ne m’as pas tué. D’habitude, quand un homme surprend son ennemi, le laisse-t-il s’en aller sain et sauf ? Jamais ! Que le Seigneur te récompense donc pour le bien que tu m’as fait aujourd’hui. Par ailleurs, je sais que tu seras roi un jour, et que sous ton autorité, le royaume d’Israël sera stable. Alors jure-moi au nom du Seigneur qu’après ma mort, tu n’effaceras pas tout souvenir de moi et de ma famille en exterminant mes descendants.” David le lui jura. Puis Saül retourna chez lui, tandis que David et ses compagnons regagnaient leur refuge dans la montagne. » (1 Samuel 24)

Ce comportement de David correspond bien aux conseils qui sont donnés aux chrétiens dans le Nouveau Testament. L’apôtre Paul écrit, par exemple, en Romains 12.17-21 :

« Ne rendez à personne le mal pour le mal. Cherchez à faire le bien devant tous les hommes. S’il est possible, et dans la mesure où cela dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes. Mes amis, laissez agir la colère de Dieu, car l’Écriture déclare : “C’est moi qui tirerai vengeance, c’est moi qui paierai de retour, dit le Seigneur.” Et elle déclare aussi : “Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en agissant ainsi, ce sera comme si tu amassais des charbons brûlants sur sa tête.” Ne te laisse pas vaincre par le mal. Sois au contraire vainqueur du mal par le bien. »

David accède à la royauté

Malheureusement, même après que David a manifesté son respect pour Saül et qu’il a refusé de prendre sa vie, Saül n’a pas cessé de poursuivre David et de chercher sa mort. David fut contraint de vivre en exil, jusqu’au jour où Saül fut grièvement blessé dans une bataille contre les Philistins. Il demanda à celui qui portait ses armes de tirer son épée et de l’achever, mais ce dernier n’osa pas le faire. Alors Saül prit son épée et se jeta dessus. Trois fils de Saül, y compris Jonathan, moururent au cours de la même bataille.

Après ces événements, David consulta l’Éternel, qui lui dit de se rendre à la ville d’Hébron, dans le territoire de la tribu de Juda. Les gens de Juda vinrent à Hébron pour y consacrer David roi de Juda. Dans les autres tribus, par contre, Abner, l’ancien général de Saül, a soutenu Isch-Boscheth, un autre fils de Saül, comme roi. Au bout de quelques années, Isch-Boscheth fut assassiné par deux de ses propres serviteurs. Alors tout le peuple d’Israël se rassembla auprès de David à Hébron, reconnaissant que Dieu lui-même, par le prophète Samuel, l’avait désigné comme roi. Ils ont donc conclu une alliance avec lui et le consacrèrent roi.

Jérusalem devient capitale d’un royaume respecté

David et tous les Israélites allèrent ensuite assiéger la ville de Jérusalem qui était encore sous le pouvoir d’un peuple païen, les Jébusiens. David et ses hommes s’emparèrent de la forteresse de Jérusalem, qui fut appelé désormais la cité de David. La ville est devenue sa capitale.

Dans les années qui suivirent, Dieu était avec David et l’affermit dans son règne. Il lui donna victoire dans ses guerres avec tous les ennemis aux alentours : les Philistins, les Syriens, les Édomites, et les Ammonites. Les Phéniciens, habitants du Liban actuel, s’entendaient bien avec David et reconnaissaient que c’était l’Éternel qui l’avait choisi ; leur roi, Hiram, lui envoya du matériel et des artisans pour la construction d’une maison royale. Après des années de guerre et d’insécurité, Israël a connu la paix et la prospérité et il occupa pleinement le pays que Dieu avait promis au patriarche Abraham. David régna sur l’ensemble d’Israël et il rendait la justice avec impartialité à l’égard de tout le peuple.

Il reste encore beaucoup que l’on puisse dire au sujet de celui que les Juifs considèrent comme leur roi idéal. Nous allons donc consacrer encore deux autres études à ce grand homme de Dieu.

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