La vie d’Issa, al-Masih

4. Entre 12 et 30 ans

Dans notre dernier message, nous avons vu ensemble ce que la Bible nous dit concernant l’enfance de Jésus, y compris sa visite au temple de Jérusalem quand il avait 12 ans. Mais pour les 18 ans qui ont suivi cet événement, nous n’avons pratiquement pas de détails sur sa vie. Nous pouvons quand même tirer des leçons des quelques détails qui sont donnés.

En parlant de la suite de la visite au temple, Luc 2.51 dit : « Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. » En cela Jésus nous sert de modèle. Il était un fils obéissant et respectueux envers ses parents. La loi sous laquelle Jésus a vécu, la loi que Dieu a donnée par Moussa, c’est-à-dire Moïse, disait : « Honore ton père et ta mère » (Exode 20.12). La loi sous laquelle nous vivons dit : « Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste » (Éphésiens 6.1). Si nous voulons ressembler à Jésus, nous respecterons nos parents.

Selon Marc 6.3, Jésus était devenu charpentier. Matthieu 13.55 nous dit que c’était aussi le métier de son père adoptif, Joseph. Certaines personnes ont du mépris pour ceux qui travaillent physiquement, comme les menuisiers ou les cultivateurs. Certaines personnes ne considèrent pas le travail qui ne se fait pas dans un bureau. Mais l’exemple de Jésus montre qu’il n’y a rien de déshonorant dans le fait de travailler avec ses mains comme ouvrier ou artisan. Au contraire, le Nouveau Testament recommande aux chrétiens :

« Nous vous exhortons, frères,… à mettre votre honneur à vivre tranquilles, à vous occuper de vos propres affaires, et à travailler de vos mains, comme nous vous l’avons recommandé, en sorte que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux du dehors, et que vous n’ayez besoin de personne. » (1 Thessaloniciens 4.10-12)

À part ces quelques points, les seuls renseignements que nous avons sur La vie de Jésus entre l’âge de 12 et 30 ans sont contenus dans un petit verset de l’Évangile de Luc : « Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2.52). Jésus grandissait intellectuellement, physiquement, spirituellement et socialement. Il était une personne bien équilibrée. Mais la Bible ne nous dit rien sur son apparence, ses passe-temps, ses amis et milles autres points qui pourraient nous intéresser.

La soif de savoir davantage

Les hommes ont toujours été curieux concernant ces années dans La vie de Jésus que la Bible a passé pratiquement sous silence. Ils ont toujours voulu savoir plus. Ce désir est particulièrement fort parmi ceux qui trouvent un grand plaisir dans tout ce qui est miraculeux. On pense souvent aux miracles que Jésus a peut-être faits, mais qui ne sont pas mentionnés dans la Bible. Mais Jésus n’a jamais encouragé cet intérêt aux miracles eux-mêmes : Matthieu 12.38-40 dit :

« Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens prirent la parole et dirent : Maître, nous voudrions te voir faire un miracle. Il leur répondit : Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne leur sera donné d’autre miracle que celui du prophète Jonas. Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. »

Voir un miracle juste pour voir un miracle, juste pour être dans l’étonnement, cela n’a pas de valeur. Les miracles devaient nous apprendre quelque chose sur Dieu, sur sa nature ou sur sa volonté, ou nous attester une vérité importante. Le miracle qui dépasse tous les autres en importance est la résurrection de Jésus après trois jours dans le tombeau, un miracle qui est pleinement attesté par la Parole de Dieu et par l’histoire.

Mais comme nous l’avons constaté, beaucoup de personnes ont toujours soif de miracles, d’en voir ou d’en lire. Considérez, par exemple, comment beaucoup de fidèles suivent avec joie les témoignages où l’on raconte des miracles et des choses extraordinaires, mais s’ennuient vite quand il s’agit d’étudier la Bible. Des livres remplis de témoignages de telle ou telle personne qui prétend avoir été sorcier, ou qui prétend être allé en enfer ou au ciel pour revenir ensuite, ou qui décrit toutes les guérisons que l’auteur a réalisées, ces livres se vendent comme des petits pains. Mais très peu de gens achètent des livres qui pourraient les aider à mieux comprendre telle ou telle partie de la Bible. Il y a toujours eu des gens pour exploiter cette soif des choses miraculeuses. Certains l’exploitent pour se faire de l’argent, d’autres pour propager leurs philosophies ou doctrines particulières.

Les apocryphes

Voilà ce qui est à l’origine d’un certain nombre de livres qui ont commencé à circuler parmi les chrétiens après le temps des apôtres. Ces livres, qui comportent des soi-disant Évangiles, des Actes de tel ou tel apôtre, et des Épîtres, ont été appelés par l’Église des écrits « apocryphes », ce qui veut dire non-authentique, douteux ou suspect. Ils n’ont pas été reconnus comme inspirés de Dieu ; ils n’ont pas été écrits par ceux à qui les auteurs voulaient les attribuer. Ces livres essaient de combler le vide laissé par les quatre Évangiles reconnus, ceux de Matthieu, Marc, Luc et Jean, en nous fournissant des détails sur l’enfance et la jeunesse de Jésus et en nous racontant, bien sûr, les miracles que Jésus aurait faits pendant cette période de sa vie.

Le soi-disant Évangile de Thomas en est un exemple. Dans ce livre l’enfant Jésus qui joue un jour de sabbat fait des pigeons avec de l’argile. Mais quand un adulte vient le reprocher, il bat ses mains et les pigeons s’envolent, transformés en vrais oiseaux. Quand un autre enfant qui court dans le village heurte l’épaule de Jésus par inattention, il s’écrie : « Tu n’achèveras pas ta course, » et l’autre enfant tombe mort. Quand les parents de l’enfant viennent pour raisonner avec Jésus sur le mal qu’il venait de faire, ils sont rendus aveugles. On voit ici un intérêt aux miracles mais aucun souci pour la moralité et la justice. Bien sûr, Jésus n’a jamais fait de telles choses.

En réalité, nous voyons clairement dans les Évangiles qui sont dans la Bible que Jésus n’a pas fait de miracles en tant qu’enfant. D’abord, il y a le fait que l’Évangile de Jean déclare au sujet de ce que Jésus a fait en changeant de l’eau en vin lors du festin de mariage à Cana : « Tel fut, à Cana, en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui » (Jean 2.11). Et ensuite, nous voyons l’étonnement des habitants de Nazareth au sujet des miracles que Jésus faisait après avoir commencé son ministère public, ce qui montre qu’ils n’associaient pas de tels actes à Jésus pendant qu’il vivait parmi eux.

« Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Beaucoup de gens qui l’entendirent étaient étonnés et disaient : D’où lui viennent ces choses ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et comment de tels miracles se font-ils par ses mains ? N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon, Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? Et il était pour eux une occasion de chute. » (Marc 6.2-3)

La Rose Croix

De nos jours, aussi, certains groupes, tel que la Rose Croix, prétendent avoir d’autres renseignements sur La vie de Jésus avant le commencement de son ministère. On dit, par exemple, que Jésus aurait voyagé dans certains autres pays où il a acquis des connaissances spéciales et les pouvoirs qu’il a employés à son retour en Palestine. Le but de ces prétentions est sûrement d’attirer des adeptes en mettant l’accent sur des connaissances cachées, disponibles aux seuls initiés, et permettant de dominer sur ses circonstances et de découvrir des puissances inconnues. Mais tout cela est démenti par la Bible, qui nous montre que les pouvoirs et les connaissances de Jésus venaient, non pas de ses études auprès de certains hommes dans des pays éloignés, mais plutôt de l’Esprit de Dieu en lui. Ce fut lors de son baptême que cet Esprit est descendu sur Jésus. Écoutez les paroles de Jean-Baptiste : « Jean rendit ce témoignage : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là m’a dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint-Esprit. Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu » (Jean 1.32-34). Ce fut après ce moment que Jésus s’est mis à prêcher et à faire des miracles. Plus tard, il dirait clairement en Matthieu 12.28 que c’était par l’Esprit de Dieu qu’il chassait les démons. Les prétentions de ceux qui parlent de connaissances secrètes acquises à l’étranger n’ont aucun fondement.

Pourquoi ce manque de détails ?

Alors pourquoi Dieu n’a-t-il pas révélé plus sur La vie de Jésus avant l’âge de 30 ans ? Ce n’est pas qu’il n’y avait rien à dire : « Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu’on écrirait » (Jean 21.25). Mais Dieu a révélé ce qui nous était nécessaire, et de ce qu’il a fait écrire ressortent clairement l’origine de Jésus, sa mission sur la terre et son rôle dans notre vie.

L’accent est mis sur la raison pour laquelle Jésus est venu. Le Seigneur dit en Marc 10.45 : « Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » Quand nous voyons l’importance de la mort et la résurrection de Jésus, nous ne sommes plus étonnés de voir que le quart de l’Évangile de Matthieu, le tiers de l’Évangile de Marc, et la moitié de l’Évangile de Jean sont consacrés à la dernière semaine de La vie de Jésus. Si les récits semblent négliger l’enfance de Jésus, c’est pour fixer notre attention sur son ministère et surtout la mort qu’il a subie pour nous sauver.

Conclusion

Ce que Dieu nous a révélé dans sa parole concernant La vie de Jésus est suffisant pour que nous soyons sauvés. Sur la vie de Jésus entre 12 et 30 ans nous n’avons pas trop de détails, mais ce fait ne doit pas nous troubler. Le Seigneur, dans son intelligence infinie, nous a dit ce que nous devons savoir. Faisons-lui confiance. Soyons assez humbles pour reconnaître qu’il sait mieux que nous ce qui est nécessaire.

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