La vie d’Issa, al-Masih

26. La résurrection de Lazare

Quand Dieu s’est présenté à Moïse pour la première fois et lui a dit de parler à son peuple Israël et au Pharaon d’Égypte qui les opprimait, Moïse a dit : « Ils me demanderont ton nom. Que leur répondrai-je ? Dieu déclara à Moïse : Je suis celui qui est. Voici donc ce que tu diras aux Israélites : “JE SUIS m’a envoyé vers vous” » (Exode 3.13,14).

Dans l’Évangile de Jean, Jésus-Christ s’associe très souvent à cette expression : Je suis. En Jean 8.58, il dit : « Avant qu’Abraham fut, je suis. » Après avoir multiplié les pains et poissons, il dit : « Je suis le pain de vie. » Avant de guérir l’aveugle-né, il dit : « Je suis la lumière du monde. » Plus tard il dirait : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. » Et encore : « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. » Et encore : « Je suis la vigne, vous êtes les rameaux. Celui qui demeure uni à moi, et à qui je suis uni, porte beaucoup de fruit, car vous ne pouvez rien faire sans moi. »

Aujourd’hui, nous verrons un autre miracle de Jésus, un très grand miracle, précédé, lui aussi, par l’une de ces déclarations de Jésus qui commencent par « je suis ». C’est un miracle capable de produire la foi en lui, un miracle qui démontre une fois de plus sa compassion, et un miracle qui signifie quelque chose. Il signifie que Jésus seul donne la vie.

Le texte

« Un homme appelé Lazare tomba malade. Il habitait Béthanie, le village où vivaient Marie et sa sœur Marthe… Les deux sœurs [de Lazare] envoyèrent quelqu’un dire à Jésus : Seigneur, celui que tu aimes est malade. Après avoir entendu cela, Jésus dit : Cette maladie n’est point à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare. Lors donc qu’il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était, et il dit ensuite aux disciples : Retournons en Judée. Les disciples lui dirent : Maître, il y a très peu de temps on cherchait à te tuer à coups de pierres là-bas et tu veux y retourner ?… Il leur dit : Notre ami Lazare dort ; mais je vais le réveiller. Les disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il sera guéri. Jésus avait parlé de sa mort, mais les disciples pensaient qu’il parlait du sommeil normal. Jésus leur dit alors clairement : Lazare est mort. Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n’étais pas là. Mais allons vers lui. Sur quoi Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : Allons aussi, afin de mourir avec lui.

Quand Jésus arriva, il trouva qu’on avait mis Lazare au tombeau déjà quatre jours auparavant. Béthanie est près de Jérusalem, à moins de trois kilomètres, et beaucoup de Juifs étaient venus chez Marthe et Marie pour les consoler de la mort de leur frère. Quand Marthe apprit que Jésus arrivait, elle partit à sa rencontre ; mais Marie resta assise à la maison. Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que même maintenant Dieu te donnera tout ce que tu lui demanderas. Jésus lui dit : Ton frère reviendras à la vie. Marthe répondit : Je sais qu’il reviendra à la vie lors de la résurrection des morts, au dernier jour. Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? Oui, Seigneur, répondit-elle, je crois que tu es le Messie, … celui qui devait venir dans le monde.

Après avoir ainsi parlé, Marthe s’en alla appeler sa sœur Marie et lui dit en secret : Le Maître est là et il te demande de venir. Dès que Marie eut entendu ces mots, elle se leva et se hâta d’aller vers Jésus… Lorsque Marie arriva à l’endroit où était Jésus et qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Jésus vit qu’elle pleurait et que les Juifs qui étaient venus avec elle pleuraient aussi. Il frémit en son esprit et fut tout ému, et il leur demanda : Où l’avez-vous enterré ? Ils lui répondirent : Seigneur, viens et tu verras. Jésus pleura. Les Juifs dirent alors : Voyez comme il l’aimait ! Mais quelques-uns d’entre eux dirent : Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que Lazare ne meure pas ?

Jésus, frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au tombeau. C’était une caverne, avec une pierre placée devant l’entrée. Enlevez la pierre, dit Jésus. Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il doit déjà sentir mauvais, car il est dans le tombeau depuis quatre jours. Jésus lui répondit : Ne t’ai-je pas dit que si tu crois tu verras la gloire de Dieu ? On enleva donc la pierre. Jésus leva les yeux vers le ciel et dit : Père, je te remercie de ce que tu m’as écouté. Je sais que tu m’écoutes toujours, mais je le dis à cause de ces gens qui m’entourent, afin qu’ils croient que tu m’as envoyé. Après avoir dit ces mots, il cria d’une voix forte : Lazare, sors de là ! Le mort sortit, les pieds et les mains entourés de bandes et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : Déliez-le et laissez-le aller. » (Jean 11.1-44)

Un miracle qui est capable de produire la foi

Beaucoup de gens aujourd’hui prétendent faire des miracles. Certains réunissent de grandes foules en leur promettant des guérisons et autres merveilles. Quelques-uns arrivent à remplir des stades. Beaucoup sont convaincus par ce qu’ils voient. D’autres doutent. En effet, ceux qui montent sur l’estrade et prétendent avoir été guéris, on ne les connaissait pas auparavant pour savoir s’ils avaient vraiment été malades. On n’aura aucune occasion de les voir par la suite pour savoir si la guérison a été complète et durable. Le plus souvent il s’agit d’un mal qui n’est pas visible : une douleur au ventre ou un prétendu cancer. Certains se demandent pourquoi le guérisseur ne se rend pas à l’hôpital pour guérir les malades attestés ou même au cimetière pour ressusciter des morts.

Les miracles de Jésus, par contre, n’avaient rien de douteux, et aucun n’était plus clair et net que celui dont vous venez d’écouter le récit. Lazare semble avoir été relativement connu. Sa sœur Marie avait suffisamment de moyens pour acheter du parfum qui aurait coûté presqu’un an de salaire pour un ouvrier à l’époque. Le chapitre suivant de l’Évangile de Jean nous raconte comment elle a oint Jésus de ce parfum. Jean dit que beaucoup de Juifs étaient venus pour consoler Marie et Marthe quand Lazare est décédé. Cette foule de personnes qui étaient présentes quand Lazare est sorti du tombeau savait parfaitement que Lazare était réellement mort. Comme Marthe a dit, le corps puait déjà, car il était au tombeau depuis quatre jours. Et après le miracle, il était facile pour quiconque de retrouver Lazare et savoir qu’il était bien revenu à la vie. Jean 12.9-11 dit, en parlant des Juifs qui sont venus à Jérusalem plus tard pour la fête de la Pâque :

« La foule nombreuse des Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie. Ils y allèrent non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare que Jésus avait ramené de la mort à la vie. Les chefs des prêtres décidèrent alors de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs les quittaient à cause de lui et croyaient en Jésus. »

Jésus avait fait ce miracle pour que les hommes croient que Dieu l’avait envoyé. C’était un miracle que personne ne pouvait nier. Les chefs des Juifs n’ont pas cru en lui, mais ils reconnaissaient ce que Jésus avait fait. Les versets 45-48 disent :

« Beaucoup de Juifs, parmi ceux qui étaient venus chez Marie et avaient vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. Mais quelques-uns d’entre eux allèrent trouver les Pharisiens et leur racontèrent ce que Jésus avait fait. Les Pharisiens et les chefs des prêtres réunirent alors le Sanhédrin et dirent : Qu’allons-nous faire ? Car cet homme accomplit beaucoup de miracles ! Si nous le laissons agir ainsi, tous croiront en lui…. »

Quand des hommes sont mis en face des faits concernant Jésus, ils peuvent toujours refuser de croire en lui, mais ce n’est pas parce que les preuves de son identité sont insuffisantes. C’est parce que leurs cœurs lui sont fermés. Ils ne veulent pas croire en lui.

Un miracle qui montre la compassion de Jésus

Quand la nouvelle est parvenue à Jésus que son ami Lazare était malade, il ne s’est pas rendu tout de suite à Béthanie. Ce n’était pas, pourtant, parce qu’il manquait d’amour pour Lazare et ses sœurs. Il les aimait bien. Il savait qu’il allait ressusciter Lazare d’entre les morts, et que ce miracle servirait à amener beaucoup à croire en lui. Il dit en Jean 11.14,15 : « Lazare est mort. Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n’étais pas là. » Oui, il aurait pu faire en sorte que Lazare ne meurt pas, mais il cherchait un bien encore plus important pour Lazare et sa famille, pour ses disciples, et pour la multitude.

Mais en même temps, il n’était pas insensible à la tristesse et la douleur suscitées par cette mort. Tout en permettant cette douleur, il l’a partagée. « Il frémit en son esprit et fut tout ému, et il leur demanda : Où l’avez-vous enterré? Ils lui répondirent : Seigneur, viens et tu verras. Jésus pleura. Les Juifs dirent alors : Voyez comme il l’aimait ! »

Le Seigneur nous permet, à nous aussi, de passer parfois par des eaux troubles, de souffrir, de nous affliger, de pleurer. Il le fait pour que notre foi soit fortifiée ou purifiée par l’épreuve, pour que d’autres personnes soient amenées à la foi en voyant notre fermeté, ou pour d’autres raisons que nous pouvons ignorer. Mais quand nous pleurons, il pleure avec nous. Il n’est pas insensible à notre douleur. Il compatit. Il est ému. C’est parce qu’il nous aime.

Un miracle qui signifie que Jésus seul donne la vie

Comme nous l’avons dit précédemment, les miracles de Jésus signifiaient quelque chose. Le sens de celui-ci se trouve dans une de ces déclarations de Jésus qui commencent par les mots « Je suis ». Il dit à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais. » Mais que voulait-il dire ? Nous savons tous que les chrétiens meurent tout comme les non-chrétiens. Sur le plan de la mort physique, il n’y a pas de différence. Tous meurent. Mais la mort physique n’est qu’un sommeil. Jésus dit à ses disciples que Lazare dormait. De nombreux passages dans la Bible comparent la mort physique au sommeil. On sera tous réveillés de ce sommeil. « L’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de l’homme, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement » (Jean 5.28,29). La vraie mort, c’est la condamnation et le bannissement de la présence de Dieu. Ceux qui sont morts spirituellement entendront ces paroles : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu qui a été préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu 25.41). Cette mort-là n’atteindra pas celui qui croit en Christ et lui obéit. Jésus est la résurrection et la vie. Lui seul peut apporter la vie à ceux qui sont spirituellement morts aussi bien qu’à ceux qui sont physiquement morts. La mort spirituelle est la seule véritable tragédie, et Jésus peut nous en délivrer.

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