La mort de Jésus

Qui a besoin du sacrifice ?

Un verset bien connu du Coran dit au sujet du grand jugement : « Ceux dont la balance est lourde seront les bienheureux ; et ceux dont la balance est légère seront ceux qui ont ruiné leurs propres âmes et ils demeureront éternellement dans l’Enfer » (Sourate 23 – Les croyants, ayat 102,103). Selon ce verset, il faudra, au jour du jugement, que le poids des bonnes actions d’une personne l’emporte sur celui de ses mauvaises. Mais le Coran dit également : « Demandez pardon à Allah. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux… Allah vous promet pardon et faveur venant de Lui. La grâce d’Allah est immense » (Sourate 2 – Al-Baqarah, ayat 199,268). Si Dieu pardonne réellement, il est évidemment possible que les mauvais choix et les actions pécheresses des hommes soient enlevés de la balance au dernier jour.

Quand le fils d’Abraham devait mourir aux mains de son père, Allah, dans sa bonté, a pourvu une rançon, un bélier qui fut sacrifié à la place du jeune homme. Ce sacrifice, qui est célébré chaque année par les Musulmans lors de la fête des moutons, préfigurait une autre rançon que Dieu avait l’intention de pourvoir, le sacrifice de Jésus sur la croix. Comme nous l’avons dans l’Injil, Romains 3.24-26 :

« C’est lui que Dieu a offert comme une victime destinée à expier les péchés, pour ceux qui croient en son sacrifice. Ce sacrifice montre la justice de Dieu qui a pu laisser impunis les péchés commis autrefois, au temps de sa patience. Ce sacrifice montre aussi la justice de Dieu dans le temps présent, car il lui permet d’être juste tout en déclarant juste celui qui croit en Jésus. »

Voilà comment Allah peut être pardonneur et miséricordieux, sans ressembler au magistrat corrompu qui ne fait pas appliquer la loi. La dette du péché a été payée par celui qui n’avait pas de péché, pas de dette à payer, à savoir Jésus, fils de Marie, le « fils pur » annoncé par le messager.

Qui a besoin de ce sacrifice ?

Peut-être que vous vous dites : Cela est bien beau pour les grands pécheurs, ceux qui n’ont pas marché dans le droit chemin. Mais moi, j’ai toujours accompli mon devoir envers Dieu : je ne manque jamais de faire la Salat cinq fois par jour ; je paie la Zakat ; je ne triche pas pendant le mois de Ramadan ; j’ai même économisé pendant des années pour faire le hajj ; je ne mange pas la chair de porc ; j’ai aussi construit une petite mosquée. Je suis confiant d’avoir fait assez de bonnes œuvres pour que la balance parle en ma faveur au dernier jour. Mes péchés sont mineurs, et je n’aurai pas besoin qu’on enlève quelque chose du côté des mauvaises œuvres pour éviter l’enfer.

Si vous raisonnez ainsi, vous êtes tout simplement dans l’erreur : en fait, si Dieu n’enlève pas nos péchés de la balance, nous n’avons absolument aucun espoir.

Pourquoi la loi (ou les bonnes œuvres) ne donne pas d’espoir au pécheur

La nature des lois

Si nous réfléchissons à la nature de toute loi, y compris celle de Dieu, nous verrons que l’image des actions mises dans la balance est une image assez incomplète de la justice de Dieu. Oui, Dieu va prendre en considération ce que chacun a fait de bon et ce qu’il a fait de mal. Mais il ne sera pas simplement question de déterminer si le poids des bonnes actions l’emporte sur celui des mauvaises.

Imaginez une personne qui a toujours respecté toutes les lois du pays où elle vit. Elle a respecté la limite de vitesse en conduisant, elle paie ses impôts, elle s’abstient de voler, et c’est un employé modèle. Mais un jour cette personne se met en colère contre son voisin et le tue. Elle ne peut pas citer le fait qu’elle a obéi à toutes les autres lois pour convaincre le juge de ne pas la condamner. On a le devoir d’obéir à toutes les lois. Il suffit d’en violer une seule pour être condamné à prison, à payer une amende, ou même à être mis à mort. L’obéissance à certaines lois ne nous donne pas le droit de violer celles que nous trouvons difficiles ou insignifiantes ou que nous n’aimons pas. Si cela est vrai pour les lois d’origine humaine, combien plus ce serait vrai pour les lois du Seigneur de l’univers ! Voici pourquoi la Bible dit en Jacques 2.10,11 :

« Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi. »

Les lois, de par leur nature même, condamnent ceux qui les violent. Le péché, selon 1 Jean 3.4, est « la transgression de la loi ». La fonction de la loi n’est pas d’excuser ou de pardonner le coupable. Voilà pourquoi l’Injil dit en Galates 3.21,22 : « Si une loi avait été donnée qui puisse procurer la vraie vie aux hommes, alors l’homme pourrait être rendu juste aux yeux de Dieu par le moyen de la loi. Mais l’Écriture a déclaré que le monde entier est soumis à la puissance du péché. »

Un homme doit obéir à tous les commandements de Dieu. Supposez qu’il reconnaît en avoir violé plusieurs. Il prend la résolution de les respecter tous à l’avenir. Cela est bien, mais il faut reconnaître deux problèmes : premièrement, si je me garde de voler aujourd’hui, cela n’enlève pas ma culpabilité pour avoir volé hier et ne me permet pas d’éviter la peine du crime que j’ai déjà commis. Respecter la loi à partir de maintenant ne procure pas le pardon des péchés que j’ai faits dans le passé. Et deuxièmement, supposez que je prends la résolution de respecter parfaitement tous les commandements de Dieu à partir de ce jour. C’est bien, mais pensez-vous que j’arriverai à ne plus commettre de péché jusqu’au jour de ma mort ? Certainement pas. Ainsi, non seulement mon obéissance future n’enlèvera pas mes péchés du passé, mais comme mon obéissance sera toujours imparfaite, les fautes commises continueront à s’accumuler. Comme la Bible dit en Romains 2.5 : « Tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres. »

Selon un autre passage, la loi de Dieu est sainte, et ses commandements sont justes et bons, mais la loi rend l’homme très conscient de sa faiblesse, de ses échecs, de son état indigne et souillé par le péché. L’apôtre Paul parle pour la plupart d’entre nous quand il écrit :

« Je ne comprends pas ce que je fais : car je ne fais pas ce que je voudrais faire, mais je fais ce que je déteste… Au fond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais je trouve dans mon être une autre loi qui combat contre celle qu’approuve mon intelligence. Elle me rend prisonnier de la loi du péché qui est en moi. Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui m’entraîne à la mort ? » (Romains 7.15,22-24)

Vous voyez qu’au lieu de permettre à l’homme de gagner la faveur de Dieu, la loi lui fait voir sans cesse à quel point il est loin de satisfaire aux exigences saintes du Dieu de justice et de sainteté. Elle montre que l’homme a besoin de quelqu’un pour le délivrer, un Sauveur.

L’impact du péché v. la valeur des bonnes œuvres

Pensons pour un instant à cette question en termes de bonnes œuvres qui pourraient compenser les mauvaises. Il y de nombreuses situations dans la vie où il est évident qu’il serait inutile de mettre le bon et le mauvais dans une balance. Supposez, par exemple, que vous recevez un visiteur et voulez lui faire un repas en vous servant de ce que vous avez à portée de main. Vous voyez trois œufs, et vous décidez de lui faire une omelette. En cassant les œufs, vous découvrez que le troisième est pourri. Si vous mettez ce troisième dans l’omelette avec les deux autres, en vous disant que les bons œufs pèsent plus que le seul qui est pourri, le plat sera gâté, et votre visiteur ne pourra pas le manger. D’ailleurs, vous n’oseriez jamais présenter un tel repas à un visiteur. Même si vos bonnes œuvres sont deux fois plus nombreuses que vos péchés, ces actions nobles ne pourront jamais cacher ou éliminer devant le Dieu saint l’odeur nauséabonde du mal que vous avez commis au cours de votre vie.

Pensez, par exemple, à une femme qui déteste son mari et veut s’en débarrasser. Elle décide de l’empoisonner, petit à petit, en mettant chaque jour un peu de poison, peut-être de l’arsenic, dans sa nourriture. Les repas que cette dame prépare sont bons, nourrissants, pleins de vitamines et protéines et de tout ce dont le corps a besoin. Mais les bons ingrédients dans cette nourriture, bien qu’ils pèsent énormément plus que la petite quantité d’arsenic, n’empêcheront pas le poison de produire son effet. Le péché est un poison. Il tue, malgré la présence de ce qui est bon, noble et honnête.

Pensez à une personne qui dit beaucoup de choses bienveillantes et utiles au cours de sa vie. Elle dit la vérité, elle encourage les autres, elle donne de bons conseils. Mais quand on interroge cette personne concernant ses idées sur Dieu, elle prononce des paroles de blasphème et de haine qui déshonorent son Créateur. La vaste majorité des paroles de cette personne sont très bonnes, mais ces bonnes paroles ne peuvent pas neutraliser les quelques paroles blasphématoires qu’elle prononce.

Qui a besoin du sacrifice de Jésus que Dieu a ordonné ? Qui d’entre nous a besoin qu’Allah enlève ses mauvaises œuvres de la balance pour qu’il ne soit pas condamné au dernier jour ? Il est clair que c’est nous tous. Tout le monde a besoin du pardon de Dieu, parce tous ont péché. Même si je n’ai pas violé tous les commandements de Dieu, je suis un pécheur, et je suis indigne de me présenter devant Dieu. Toutes mes bonnes œuvres ne pourront pas changer cette réalité. Nous avons tous besoin de la grâce qui a été rendu possible par la mort de Jésus, prévue par Dieu depuis le commencement.

← L’article précédent
Pourquoi Dieu aurait-il voulu que Jésus meure sur la croix ?
L’article suivant →
Cœur orgueilleux, cœur sensible