La mort de Jésus

Chacun fut jugé selon ses œuvres

Jusqu’à présent nous avons tenté d’expliquer en profondeur l’idée de la mort de Jésus comme sacrifice pour le péché. Nous avons vu que la Bible et le Coran parlent tous les deux de la miséricorde et du pardon d’Allah. Tous les deux reconnaissent et approuvent l’idée de sacrifices offerts pour racheter des personnes destinées à la mort. Nous avons démontré l’impossibilité d’effacer ses propres péchés en accumulant de bonnes œuvres et reconnu que même le prophète Mohamed ne pouvait pas avoir confiance d’entrer au ciel sur la base de sa propre justice personnelle. Il dit dans le Coran : « Je ne sais pas ce que l’on fera de moi, ni de vous » (Sourate 46 – Al-Ahqat, aya 9). Sans la grâce d’Allah, personne ne sera sauvé ; le moyen par lequel Allah peut offrir le pardon aux hommes sans compromettre sa justice et minimiser ses commandements, c’est le sacrifice volontaire de celui qui ne commit aucun péché. C’est ainsi que Jésus lui-même dit : « Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs » (Marc 10.45).

Mais nous avons aussi introduit l’idée suivante : Dieu jugera chacun selon ses propres actions. La Bible dit en 2 Corinthiens 5.10 : « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. » Le Coran dit dans la Sourate 35 – Fatir, aya 18 : « Or, personne ne portera le fardeau d’autrui. Et si une âme surchargée [de péchés] appelle à l’aide, rien de sa charge ne sera supporté par une autre même si c’est un proche parent. » Nous avons beaucoup parlé de la nécessité de l’intervention du Très Miséricordieux, sans laquelle personne ne sera sauvé. Mais le Coran et la Bible enseignent évidemment aussi la responsabilité personnelle de chacun. En quel sens donc chacun reçoit-il selon le bien ou le mal qu’il a fait, et comment la grâce de Dieu intervient-elle ? Qu’est-ce que Dieu cherche en nous afin de pouvoir nous accorder de sa grâce ?

Qu’est-ce que Dieu recherche en nous ?

Si Dieu cherche en nous la perfection, l’absence du péché, il ne la trouvera pas. (D’ailleurs, il ne serait plus question de la grâce, mais d’une chose qu’on aurait méritée.) Pour que nous soyons agréables à ses yeux strictement par nos œuvres, il faudrait que nous ayons accompli TOUS ses commandements, TOUS les jours, car, « quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous… si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi » (Jacques 2.10,11). La Bible nous dit très franchement : « Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous… Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous » (1 Jean 1.8,10).

Alors, si Dieu sait qu’il ne trouvera pas la perfection en nous, qu’est-ce qu’il cherche ? S’il doit accorder sa grâce et son pardon à un homme pour qu’il ne soit pas condamné, qu’est-ce qu’il exige d’un homme avant de lui donner ce pardon ? Après tout, un Dieu juste ne déciderait pas du destin éternel de ses créatures de façon arbitraire, capricieuse, ou selon l’humeur du moment.

La foi

Ce que Dieu cherche en l’homme se résume par le mot « foi ». Les Juifs demandèrent un jour à Jésus : « Que devons-nous faire, pour faire les œuvres de Dieu ? Jésus leur répondit : L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » (Jean 6.28,29). Le patriarche et prophète Abraham était un homme assez juste, mais il n’était pas parfait. Comme tous les hommes, il commit du péché. Pourtant, il plut à Dieu à cause de sa foi. La Bible dit à plusieurs reprises : « Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice » (Romains 4.3). Une autre manière d’exprimer l’idée que la foi lui fut imputée à justice serait de dire que Dieu le considéra comme juste en tenant compte de sa foi (FC).

De nombreux passages bibliques enseignent que nous sommes sauvés par la foi. Selon Romains 1.16, l’Injil « est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ». Éphésiens 2.8 dit très simplement : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. » Évidemment la foi est nécessaire au salut, et sans la foi personne ne sera sauvé. Mais aucun passage ne dit que nous sommes sauvés par la foi seule. En fait, d’autres versets montrent que la foi dans le cœur ne peut pas, en elle-même, sauver le pécheur.

Jacques 2.20,24 dit : « Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ?… Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement. » (Précisons que le mot œuvres n’est pas employé ici pour parler des œuvres qui méritent un salaire, mais simplement des actions par lesquelles la foi doit s’exprimer.) Nous avons un exemple concret de foi sans les œuvres en Jean 12.42,43, qui dit : « Cependant, même parmi les chefs [des Juifs], plusieurs crurent en [Jésus] ; mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue. Cars ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. » Les Juifs dont on parle ici, furent-ils sauvés ? Certainement pas ! (voir Matt. 10.32,33). Ils n’étaient pas sauvés parce qu’ils avaient la mauvaise sorte de foi. Ils avaient une conviction intellectuelle, mais ils ne la démontraient pas dans les actes. Il y a donc une sorte de foi qui ne sauve pas.

La question à résoudre est donc : Quelle sorte de foi sauve, et qu’est-ce que cette foi comporte ?

La sorte de foi qui sauve

Le chapitre 11 de l’Épître aux Hébreux est souvent appelé « le chapitre de la foi », car il insiste tellement sur l’importance de la foi et cite en exemple tant de personnes qui « par la foi » plurent à Dieu. À la fin du chapitre précédent, l’auteur avait exhorté ses lecteurs à être « de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme » (Hébreux 10.39), et au chapitre 11 il leur montre comment cette foi se manifeste et comment elle est récompensée. Il cite de nombreuses personnes en exemple, et nous voyons que la foi de toutes ces personnes les poussait à agir :

Héb. 11.4 – « C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent. »

Héb. 11.7 – « C’est par la foi que Noé… construisit une arche pour sauver sa famille. »

Héb. 11.8 – « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage. »

Héb. 11.27,28 – « C’est par la foi que [Moïse] quitta l’Égypte… C’est par la foi qu’il fit la Pâque et l’aspersion du sang, afin que l’exterminateur ne touchât pas aux premiers-nés des Israélites. »

Dans chaque cas Dieu récompensa les gens pour une foi obéissante. Quand la foi avait mené à l’obéissance, ces personnes ont obtenu la récompense « par la foi ». Une foi qui ne se traduit pas dans l’obéissance et l’amour est inutile pour le salut. Comme Paul le dit en Galates 5.6 : « Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par l’amour. »

À quel moment la foi sauve-t-elle ?

Quand la foi peut-elle être qualifiée d’efficace pour sauver un pécheur ? Est-il possible de savoir quand on passe d’une foi morte à une foi vivante et capable de nous procurer le salut par le sang de Jésus ?

Nous avons déjà vu qu’il faut confesser sa foi en Jésus. Il faut également se repentir, c’est-à-dire prendre la décision sincère de se détourner de ses péchés. Jésus dit en Luc 24.47 que « la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés » en son nom. Évidemment ces deux choses sont liées de telle sorte que l’on ne reçoit pas le pardon de Dieu si l’on ne se repent pas. Jésus dit explicitement en Luc 13.5 : « Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. » C’est ainsi que les apôtres n’ont pas manqué de proclamer dans leur prédication que « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice » (Actes 17.30,31).

Mais ce n’est ni au moment de la confession de foi, ni au moment de la repentance que l’homme pécheur obtient la grâce, ou le pardon de Dieu. C’est au moment où la croyance s’exprime dans le baptême. Ne pensez pas à la cérémonie que certains font sur un enfant nouveau-né avec quelques gouttes d’eau. Ce rite-là n’exprime certainement pas la foi de la personne qui le reçoit. Le baptême selon la Bible, c’est quand une personne qui a écouté l’Injil, y a cru et s’est repentie du péché, se laisse ensuite plonger dans l’eau, selon le commandement de Jésus et à l’image de sa mort et sa résurrection. C’est ainsi que la personne démontre sa foi, son amour, sa confiance et sa soumission envers Dieu.

D’après l’Évangile de Marc, Jésus lui-même associe foi et baptême comme conditions du salut lorsqu’il confie à ses disciples la mission d’évangéliser le monde. Il dit : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.16). Pour être condamné, il suffit de ne pas croire. Par contre, pour être sauvé, vous devez, selon Jésus, non seulement croire, mais être baptisé aussi. Si nous comprenons ceci, nous ne serons point étonnés de constater que tout au long du Nouveau Testament ceux qui avaient vraiment cru à l’Évangile sont passés directement au baptême. Le jour de la Pentecôte, Pierre a prêché la bonne nouvelle de Jésus. À ceux qui ont indiqué leur foi en demandant ce qu’ils devaient faire, Pierre dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38).

Dire que le baptême est nécessaire au salut n’est pas nier le salut par la foi. Dans la Bible, le baptême n’est jamais mis en opposition à la vraie foi en Jésus-Christ. Le baptême n’est pas contre la foi ; il signifie la foi. C’est un acte qui est motivé par la foi, qui exprime la foi, et qui rend la foi efficace pour nous sauver.

Le baptême est aussi un engagement. Après avoir été baptisé, il faut continuer de démontrer sa foi en faisant de son mieux pour servir Dieu, obéir à ses lois, se repentir sincèrement et se détourner du péché chaque fois que l’on n’a pas résisté à la tentation, mettant notre confiance non pas en notre propre justice, mais dans le sang de Christ qui nous purifie. Nous n’essayons pas de gagner comme un salaire la grâce qui nous a été donnée, mais nous faisons tous nos efforts pour ne pas « déchoir de la grâce » (Galates 5.4) ou nous « priver de la grâce » en nous laissant ramener dans une vie de péché et d’immoralité (Hébreux 12.15). Nous devons demeurer en Christ, qui nous donne la vie (Jean 15.4-6). Et à la fin, nous ne nous présentons pas devant Dieu fièrement avec toutes nos propres bonnes œuvres. Nous nous présentons plutôt avec la justice de Christ, celui à qui nous nous sommes attachés avec persévérance, celui seul en qui nous avons mis notre confiance. Le jugement dépendra donc de la miséricorde de Dieu, rendu possible par le sacrifice de Jésus sur la croix, et de notre choix personnel de croire, de nous confier en Christ pour le salut, et d’obéir à l’Évangile.

Mais il faut faire ce choix pendant qu’il est temps. Le Coran a raison en disant qu’en ce jour « si une âme surchargée [de péchés] appelle à l’aide, rien de sa charge ne sera supporté par une autre ». Si c’est seulement au dernier jour qu’on appelle à l’aide, ce sera trop tard. Christ veut bien porter tes iniquités, mais il faut lui faire appel maintenant, bien avant d’arriver devant le tribunal de jugement.

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