La Bible a-t-elle été changée ?

Comment Dieu préserva-t-il la Bible ?

Les premiers musulmans croyaient que Dieu avait veillé sur les révélations qu’il avait données avant le temps de Mohamed ; Dieu continue de protéger et préserver sa Parole. Mais comment le fait-il, et quelles preuves pouvons-nous fournir pour montrer que la Bible est restée intacte ?

Un peu d’histoire

Pour mieux comprendre la préservation de la Bible, et surtout le Nouveau Testament, il serait utile de rappeler l’histoire des premiers siècles du christianisme.

Les différents livres qui composent le Nouveau Testament furent écrits par les apôtres et d’autres hommes inspirés de Dieu dans les années qui suivirent la mort de Jésus. Ces hommes étaient soit des témoins oculaires du ministère de Jésus, soit des hommes qui avaient beaucoup de contact avec les témoins oculaires. Ils ont fini de rédiger ces livres avant la fin du premier siècle, du vivant donc de ceux qui avaient personnellement connu Jésus, c’est-à-dire de ses adversaires aussi bien que ses amis. Ceci est important quand nous considérons que ces livres circulaient un peu partout dans le monde au moment où il aurait été facile de relever des erreurs, des mensonges ou des exagérations. Les écrivains de la Bible n’auraient pas pu se permettre d’inventer des miracles que Jésus n’a pas faits ou des enseignements qu’il n’avait jamais dispensés. Il faut dire, en comparaison, qu’il y a typiquement beaucoup plus de temps entre la vie des grands personnages de l’histoire et les premières biographies écrites à leur sujet. Par exemple, les biographies principales qui nous décrivent la vie d’Alexandre le Grand, l’empereur grec qui conquit le monde depuis la Grèce jusqu’à l’Inde, furent rédigées environ 400 ans après sa mort. Ibn Ishaq, l’auteur de Sirat Rasoul, la première biographie de Mohamed, naquit plus de 70 ans après la mort du prophète. Il n’était pas témoin des événements qu’il décrit et aurait pu difficilement parler avec un témoin oculaire même des événements les plus tardifs dans la carrière de Mohamed. D’ailleurs, nous ne disposons plus de son livre, mais d’un abrégé produit par Ibn Hisham, qui mourut 60 ans après Ibn Ishaq. La proximité des auteurs de l’Évangile aux événements qu’ils décrivent nous donne donc confiance que ce sont des récits fiables.

Mais parlons surtout de la préservation de ces écrits de sorte qu’ils ne soient pas changés.

Les textes originaux et les premières copies

Les livres qui composent le Nouveau Testament ont été écrits dans la langue grecque, qui était à l’époque la lingua franca, la langue internationale de l’époque, la langue de tous les jours que des hommes de toutes les nations de l’Empire romain employaient. Ils écrivaient sur du papyrus, une sorte de papier que l’on fabriquait à partir d’une espèce de roseau qui poussait en Égypte. Ils envoyaient dans les différentes villes du monde ces récits de la vie de Jésus et des lettres adressées à des Églises et des disciples individuels. Les premiers destinataires en faisaient soigneusement des copies de ces livres afin de les partager avec d’autres. Ces copies, faites à la main, s’appellent « manuscrits ». Chaque assemblée locale faisait en sorte de s’en acquérir afin d’enseigner ses membres. Ces manuscrits n’étaient pas tous issus d’un seul lieu ou d’une seule organisation centrale. Des chrétiens dans chaque ville, chaque région et chaque pays s’appliquaient au travail de recopier avec amour ces textes afin que le plus grand nombre puisse y avoir accès. C’est ainsi qu’on a commencé très tôt à traduire l’Évangile dans différentes langues. En effet, tout comme il y a des gens dans des pays francophones ou anglophones qui ne parlent pas français ou anglais, il y avait à l’époque des gens qui ne parlaient pas grec. On faisait pour eux des traductions de la Bible dans leurs propres langues, tout comme aujourd’hui il existe des traductions soit de la Bible soit du Coran en différentes langues.

(Disons entre parenthèses qu’il y a parfois de la confusion chez certaines personnes à cause du mot « version » qu’on emploie souvent pour « traduction ». Ces personnes pensent que les différentes « versions » de la Bible sont différentes Bibles, des livres dont le contenu et le sens varient. Ce n’est pas du tout le cas. Ce sont des traductions d’un même texte grec pour faire comprendre ce texte à ceux qui ne connaissent pas la langue grecque. On peut avoir plusieurs traductions dans une même langue parce les langues évoluent avec le temps et parce que tout le monde n’a pas le même niveau ou vocabulaire. Personnellement, je possède quatre traductions différentes du Coran en anglais et deux en français. Bien qu’elles n’emploient pas exactement les mêmes mots, le contenu est le même, et les idées ne changent pas. Ces traductions sont très utiles, étant donné qu’on estime que 80 pour cent des musulmans du monde ne parlent pas arabe.)

Pour revenir au sujet des manuscrits, on faisait des copies non seulement à cause du nombre croissant de chrétiens et d’Églises locales, mais aussi parce que le papyrus, ce papier de l’époque, n’était pas très durable. On utilisait les manuscrits constamment, et ils s’usaient avec le temps. Il fallait donc, non seulement produire de nouvelles copies pour les nouvelles assemblées, mais aussi remplacer celles qui vieillissaient.

Comme vous le voyez certainement, nous ne disposons pas des manuscrits originaux, écrits par les mains des apôtres ; mais cela ne doit pas vous alarmer. En effet, on ne dispose plus du manuscrit original du Coran, non plus, celui produit par Zaïd ibn Thabit sur les ordres du calife Aboubacar. Contrairement à l’opinion populaire, on ne possède pas non plus de copies faites à partir de ce premier manuscrit, copies que le calife Othmane fit produire plus tard. En cela, c’est à peu près la même situation pour la Bible et pour le Coran – on ne possède pas les originaux.

Des milliers de manuscrits

Par contre, nous possédons des milliers d’anciens manuscrits de la Bible, et c’est ici que nous voyons la main de Dieu pour protéger sa Parole. Pour être plus précis, nous avons au moins quatre sortes de manuscrits qui nous permettent de confirmer que nous possédons aujourd’hui la même Parole de Dieu qu’à l’origine.

Les archéologues ont découvert des milliers de manuscrits partiels qui datent de l’an 100 après Jésus jusqu’à l’an 325. Ce sont des manuscrits qui contiennent des parties du Nouveau Testament. Ils s’accordent parfaitement avec les manuscrits faits plus tard, les codex ou manuscrits en forme de livres qui contiennent la Bible complète. En plus, quand on compare ces manuscrits partiels ou complets les uns aux autres, on voit qu’ils dérivaient des mêmes sources originelles.

Quant aux manuscrits complets, il y en a plusieurs. L’un des plus anciens est le Codex Sinaïticus. Il date de 325 apr. J-C., et il est gardé au British Library à Londres. D’autres manuscrits complets sont le Codex Vaticanus, qui date de 350 apr. J.-C. et le Codex Alexandrinus, qui date de l’an 400. Toutes les traductions modernes de la Bible sont faites sur la base des ces manuscrits. Il est significatif, très significatif d’ailleurs, que Mohamed naquit en 570 apr. J.-C. L’Injil ne peut pas avoir été corrompu après la vie de Mohamed. Les copies de l’Injil que nous possédons aujourd’hui remontent à des siècles avant son ministère. En recommandant qu’on lise les Écritures du peuple du Livre, comme nous l’avons déjà vu, Mohamed donna son approbation précisément aux textes que lisent les chrétiens et les Juifs de nos jours.

Il y a des gens qui ne comprennent pas la valeur de disposer de ces milliers de manuscrits. Considérez alors ceci : supposez que quelqu’un, un homme non inspiré, avait réuni toutes les copies de l’Injil, qu’il avait fait son propre manuscrit, et qu’il avait brûlé toutes les autres copies. À partir de là, toutes les copies futures de l’Injil proviendraient de ce seul exemplaire qu’il avait produit. Il n’y aurait plus de moyen de contrôle pour prouver que cet homme n’avait pas omis certaines parties, ou ajouté certaines choses ou changé les mots employés à l’origine. Si, en regardant les copies qu’on lui avait envoyées, il y voyait quelques divergences, il aurait pu choisir juste les versions du texte qui l’arrangeaient, lui et ses partisans. Après tout, si les copies qu’on lui aurait envoyées n’avaient pas varié par-ci par-là du manuscrit qu’il produisait, il n’y aurait pas eu de raison pour les brûler après avoir fini son travail. Détruire toutes les copies « non officielles » ne serait utile que si l’on voulait cacher quelque chose ou réduire au silence tout autre point de vue. La multitude de manuscrits du Nouveau Testament que nous possédons aujourd’hui nous donne raison, non pas de douter, mais d’avoir une pleine confiance que Dieu a bien préservé sa Parole.

Trois moyens de confirmer les manuscrits

En plus du nombre de manuscrits dont nous venons de parler, nous avons trois autres outils pour confirmer l’authenticité de la Bible.

1) Une source de confirmation que le texte actuel de la Bible est identique à celui des premiers siècles du christianisme est l’ensemble d’écrits faits par ceux qu’on appelle parfois les pères apostoliques. Ce sont des conducteurs et des théologiens parmi les chrétiens pendant les premiers deux siècles qui ont suivi la mort des apôtres. Ils ont écrit des lettres aux Églises ou même à des non-croyants qu’ils voulaient persuader de la vérité de l’Injil. Ces écrits, produits par plus de 200 auteurs, contiennent tant de citations directes des copies du Nouveau Testament qu’ils avaient à leur disposition, que nous pourrions nous en servir pour vérifier la totalité du texte que nous possédons aujourd’hui. Ces citations s’accordent parfaitement avec les manuscrits dont nous avons parlé.

2) Une deuxième sorte de document qui confirme le texte du Nouveau Testament est ce qu’on appelle des lectionnaires, ou des lectionnaires dominicaux. Ces livres contenaient les lectures bibliques désignées pour les rassemblements publics de l’Église tout au long de l’année. Plus de trois mille anciens lectionnaires sont à notre disposition aujourd’hui.

3) Enfin, on peut parler des différentes traductions que les premiers chrétiens ont faites de l’Évangile dans les langues de l’époque, telles que le latin, le syriaque, le copte, l’arménien, l’éthiopien, l’arabe nubien, le slave et le perse. Plus de 6.000 manuscrits d’anciennes traductions dans de nombreuses langues ont été découverts. On peut ré-traduire ces textes vers le grec et ensuite faire une comparaison aux manuscrits grecs que nous possédons. Le résultat confirme une fois de plus que la Bible dont nous disposons aujourd’hui est la même que celle des premiers chrétiens. Elle n’a pas été changée.

Les preuves du contraire ?

Il est facile d’affirmer gratuitement que la Bible a été corrompue, mais il faut bien apporter des preuves et fournir quelques détails. Par exemple, comment et quand est-ce que ces changements auraient été apportés ? Les manuscrits étant dispersés à travers le monde, il n’y aurait pas eu de moyen pour les changer tous, surtout quand on considère que pendant des siècles aucun pouvoir central n’existait parmi les chrétiens. Si le changement avait eu lieu avant la vie du prophète Mohamed, on doit expliquer pourquoi, au lieu de signaler que la Torah et l’Injil avaient été corrompus et n’étaient plus dignes de confiance, il a plutôt recommandé très fort de les écouter et les suivre et de s’en servir pour vérifier le message qu’il recevait. Par contre, il est impossible que la Bible ait été changée après le temps de Mohamed, parce que les textes à partir desquels nos traductions modernes se font datent de quelques siècles avant le temps de Mohamed.

Nous n’avons pas eu le temps de détailler les efforts que les ennemis de la Foi ont menés au cours de l’histoire pour détruire les Écritures chrétiennes, pour déchirer ou brûler toutes les copies de la Bible. Comme nous l’avons déjà démontré : ces efforts ont été en vain. Non, il est clair : « Il n’y aura pas de changement aux paroles d’Allah – Voilà l’énorme succès ! » (Coran 10:64).

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